Euralis dévoile sa stratégie pour durer
Euralis a reçu plus de 800 personnes au Zénith de Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 3 septembre, pour présenter son projet « d’agriculture et d’alimentation durables, plurielles, saines et accessibles ».
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Plus de 800 adhérents, collaborateurs et partenaires d’Euralis ont assisté à un grand rendez-vous de rentrée, décrit par Christophe Congues, le président, comme « un temps de partage, d’échange et de convivialité ». Lors d’une première table ronde, Guillaume Debrosse, directeur général de Bonduelle, a rappelé les liens tissés depuis 1989 entre les deux groupes qui en sont à leur quatrième génération de dirigeants, et l’importance de « se donner du temps long pour construire ensemble, avoir une action responsable et aller chercher de la compétitivité ».
« On demande à la profession de réparer la planète »
Sébastien Abis, directeur du club Demeter et chercheur à l’Iris, a relevé que les agriculteurs, bien qu’ils représentent 1 % de la population, ont un métier qui, avec le temps, prend de l’épaisseur stratégique. « La Pac est une politique alimentaire citoyenne, a-t-il expliqué. Les agriculteurs travaillent aujourd’hui pour le bien-être, la sécurité et la santé d’un demi-milliard de consommateurs européens. C’est aussi une politique agricole climatique et on demande à la profession de réparer la planète. Les agriculteurs sont au cœur des solutions. »
Sylvie Brunel, géographe, a rappelé le rôle stratégique de l’agriculture nourricière. « Sans agriculteurs un pays meurt, les gens descendent dans la rue, c’est la révolution, a-t-elle souligné. Il faut continuer à produire, mais aujourd’hui, on attend beaucoup plus du monde agricole. Les paysans sont au cœur de tous les enjeux du développement durable. » La géographe a aussi vanté les vertus du partage, socle de la coopération.
Vers 70 % de contractualisations végétales
« Notre ambition affichée est de contractualiser 70 % des productions végétales d’ici 2025, a précisé Philippe Saux, le DG, lors de la deuxième table-ronde sur la stratégie du groupe. C’est déjà le cas pour les légumes, les semences, le maïs waxy et pop-corn, certains blés spécifiques, mais nous allons encore développer les cahiers des charges en bio, comme en conventionnel. » Euralis vient, par exemple, de mettre en place un partenariat avec Pernod-Ricard, pour la production d’un maïs spécifique destiné à l’élaboration de son whisky.
Faire baisser les intrants
« Je souhaite que 100 % de l’irrigation des cultures contractuelles soit piloté de façon à être transparent et à n’apporter que ce qu’il faut au moment où la plante en a besoin, a complété Christophe Congues. La loi EGalim va nous permettre de bâtir un modèle d’agriculture autour du biocontrôle, de l’agronomie, des outils technologiques et de la recherche variétale qui vont faire baisser massivement les volumes de produits phyto. »
L’énergie, nouveau revenu pour les agriculteurs
Le président a aussi annoncé sa volonté de produire de l’énergie renouvelable décarbonée. « Nos toitures, nos surfaces, nos matières organiques vont générer de nouveaux revenus sur nos fermes et nos territoires. » Enfin, Christophe Congues souhaite ouvrir une partie du capital de la coopérative aux salariés, partenaires et consommateurs qui partagent sa vision, pour en développer la valeur et affronter les défis qui lui sont lancés.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :